jeudi 15 octobre 2015

Bonne et heureuse année Hégirienne à toutes et à tous !


Quand on me souhaite joyeuse nouvelle année de l’hégire … je me rends compte que nous sommes en 1437 donc au début du quinzième siècle !, selon le calendrier julien solaire utilisé depuis la Rome antique et remplacé par le calendrier grégorien à la fin du XVIe siècle, nous sommes au 21 siècle. Cela, n’est peut-être pas dénudé de tout sens, car la nouvelle année de l’hégire correspond au début de la période de la renaissance qui s’étalait de l’année 1400 à l’année 1600 par convention. Et plus précisément nous sommes dans la période qu’on qualifierait de la phase de l’avènement de l'esprit nouveau (1400-1480). Elle constitue en premier et pour la majorité des peuples d'Europe la renaissance littéraire, le développement des langues européennes et la volonté d'enrichir et d'illustrer chacune des langues nationales. C’est la période où la conscience littéraire se constitue peu à peu, s'étend l'immense domaine des idées et des mentalités, s'instaurent les grandes mutations sociales et politiques (l'essor des nationalismes, l'expansion commerciale, l'évolution de la connaissance du monde terrestre et céleste). cette nouvelle culture s'appuie sur des supports sans précédent : renouvellement de la latinité, connaissance du grec, fondation de bibliothèques humanistes, débuts de l'imprimerie, apport des arts graphiques et nouvelle pédagogie.
Le « nouvel esprit humaniste » s'exprime par une vision renouvelée de l'homme, du monde, de l'amour et un idéal nouveau de formation intellectuelle. Mais la période est également marquée par un renouveau spirituel : transmission des connaissances bibliques, courants mystiques, mouvements spécifiques tels la Devotio moderna, la révolution des hussites ou les appels orthodoxes à la réforme de l'Église, courants de pensée assez puissants pour se traduire par des écrits très nombreux. Dans le domaine artistique, d'importantes innovations se font jour. La révolution de la troisième dimension, une nouvelle sensibilité artistique et le renouveau architectural ont leur écho dans la littérature de la Renaissance, tandis qu'en musique, s'affirme, autour des compositeurs franco-flamands, la "permanence gothique".

Certains Dirait que quelle est l'intérêt de cette superposition ce rappel historique ?

Et bien, ça donne matière à réflexion !!! A propos de l'Histoire, presque tout le monde en Tunisie connait l'adage d'Ibn Khaldoun à ce sujet "التاريخ في ظاهره لا يزيد عن الإخبار وفى باطنه نظر وتحقيق‏", qu'ils nous avaient toujours passé à la Télé Tunisienne dans une Emission d'éphémérides ... quand la Télé tunisienne était plus laïque et remplissait mieux sa mission d'ailleurs. Mais, rares sont ceux qui ont lu les ouvrages de cet érudit pourtant une fierté nationale ... c'est vrai que le niveau élémentaire en arabe littéraire des tunisiens, qui aussi le miens, ne nous permet pas de bien le comprendre, mais il existe des traductions dans toutes les langues. En effet, une majorité ne connait pas dans le détail cet adage !! Ibn Khaldoun, décrit l’Histoire comme " une discipline des plus répandues entre les nations. Le vulgaire voudrait la connaître. Les rois, les dirigeants la recherchent à l’envie. Les ignorants peuvent aussi la comprendre que les gens instruits. En effet, l’histoire n’est, en apparence, que le récit des événements politiques, des dynasties et des circonstances du lointain passé, présenté avec élégance et relevé par des citations. Elle permet de distraire de vastes publics et de nous faire une idée des affaires humaines. Elle fait voir les effets du changement…".
Selon Ibn Khaldoun, cela n'est que le sens apparent de l'Histoire car il continue pour définir son aspect caché, son essence, qu’Ibn Khaldoun appelle son aspect intérieur, voici ce qu’il écrit dans le même avertissement: " Cependant, vue de l’intérieur, l’histoire a un autre sens. Elle consiste à méditer, à s’efforcer d’accéder à la vérité, à expliquer avec finesse les causes et les origines des faits, à connaître à fond le pourquoi et le comment des événements. L’histoire prend racine dans la philosophie, dont elle doit compter comme une branche… "
Il termine sa définition de l’objet de l’Histoire dans comme suit : "l’Histoire a pour objet l’étude de la société humaine, c’est-à-dire la civilisation universelle. Elle traite de ce qui concerne la nature de cette civilisation, à savoir: la vie sauvage et la vie sociale, les particularismes dus à l’esprit de clan et les modalités par lesquelles un groupe humain en domine un autre. Ce dernier point conduit à examiner la naissance du pouvoir, les dynasties ou Etats et des classes ou catégories sociales. Ensuite, l’Histoire s’intéresse aux professions et aux manières de gagner sa vie, qui font partie des activités et des efforts de l’homme, ainsi qu’aux sciences et aux arts. Enfin, elle a pour objet tout ce qui caractérise la civilisation."



Enfin, Bonne et heureuse année Hégirienne à toutes et à tous ! Qu'elle vous apporte la réalisation de vos souhaits les plus chers ! et à l'humanité entière le bonheur, la fraternité, la paix et la sérénité. A l'aube de cette nouvelle année 1437 de l'Hégire, je ne peux que me souvenir du sens et de la consistance d'un tel événement en cela que l'Hégire désigne d'une part la rupture avec un modèle de société coutumière, avec cet esprit des tribus arabes, avec l'obscurantisme et l'ignorance qui y régnaient, de l'autre, l'exil et le départ vers un lieu prêt à accueillir des idées neuves, une communauté en quête du savoir, d'ouverture, d'égalité, de liberté, de partage, de probité, de paix, de sérénité, des lumières et des droits inaliénables de l'Homme !!!
L’Islam est une religion plus que millénaire et vient à la suite du judaïsme et du Christianisme qu'il intègre dans son « Message aux hommes ». Elle n’avalise en aucun cas l’obscurantisme et la violence dont font montre les différents courants islamistes.

sans oublier cette idée de Mohamed Talbi que je partage :« L’islam est né laïc » !!!

dimanche 20 septembre 2015

Joyeuse Malte bonne fête !!! Un même peuple, que l'histoire avait réuni et que la guerre des religions avait divisé !

A l'occasion de la commémoration de l'indépendance de la petite sœur de la Tunisie le 21 septembre 1964, j’ai fait mes vœux et mes souhaits de la réussite et de bonheur à tous les Maltais, nos frères et sœurs, Européens à part entière, habitants de la Valette, de Medina, de Rabat, de la Marsa Chelouk, de la Marsa skala, de Mellieha, de la Guezira, Bir żebbukha, de M'sida, de Bormla, de Attar, de Zurrieg, d' Al Grandi, de l'Amkabba et toutes les autres villes et bourgades de l'archipel ! 

Comme à chaque occasion,  j’ai émis mon message personnel suivant à mes compatriotes Tunisiens et à mes frères et sœurs Maltais :«Nous ne devons jamais oublier, de part et d'autre, que nous sommes : un même peuple, que l'histoire avait réuni depuis des millénaires et que la guerre des religions depuis le moyen-âge avait divisé !!! ... la preuve que les meilleures "maltaises" (les Oranges) sont tunisiennes et que comme disaient les maltais "hek al hajayrat rahom men hek el beled » ce qui veut dire « ces pierres (l’archipel) ne peuvent que faire partie de ce pays (la Tunisie)  !!! 
Beaucoup de Tunisiens ignorent notre histoire commune, les liens qui nous unissent et ce n’est pas toujours de leur faute, car comme disait l’islamologue, le philosophe et l’anthropologue Mohamed Arkoun, le choc des ignorances n’est que le fruit des identités dogmatiques nationalistes voulues ! et de cette «l’ignorance sacrée» empêchant toute lecture de l’histoire sécularisée des idéologies, contextualisé dans le fait historique et incorruptible par le gouvernant !

A entendre parler les Maltais on remarque nous tunisiens que le fond de la langue n’est que le dialecte tunisien agencé par des mots italiens et Anglais !!!  Une mixture multilingue composée de 80% d'arabo-berbere Tunisien on appelait  au 17ème le punicum (le Carthaginois), de 20% d'italien sicilien sur les quelles venait se positionnait une dernière couche d’Anglais !  et voilà un pays d’à peine 400.000 habitants, qui n'avait eu son indépendance qu'en 1964, avec plein de contraste, une histoire dure à concilier, démuni de toutes ressources naturelles… renit toute forme de suzeraineté, choisi  dans la fierté d’avoir sa propre langue !!! 

Les Maltais ont effectivement les mêmes origines que les Tunisiens depuis l'époque punique jusqu'à l'époque Hafside ! Quoique depuis l’invasion Arabe, l’archipel a servi de refuge ou de centre d'exil pour les chrétiens Tunisiens qui n'ont pas voulu changer de religion notamment avec l'arrivée des banou hilel au moyen-âge. Malte acquière depuis l'époque des Aghlabides, Zrides et des Fatimides un caractère cosmopolite avec une concentration des Berbères Chrétiens fuyant les Hilaliens !!! Les croisades, puis plus tard, la course entre l'Espagne Chrétienne re-conquérante des terres chrétiennes en méditerranée occidentale et la super puissance Ottomane du 15 et du 16 siècle, ont créé une scission irréversible. La Tunisie nouvellement reconquise par Charles Quint, dont il avait un projet de re-christianisation de tous ses sujets, a été 40 ans plus tard, reprise et re-islamisée par les Ottomans ! 
Charles Quint à Tunis
Contrairement à la Tunisie (et à l’Algérie d’ailleurs), Malte étant bien défendue, avec ses templiers venus d'Europe et ses chevaliers de Saint Jean,  demeurera chrétienne et restera le poste le plus avancé et la place forte de la chrétienté au centre de la Méditerranée !!! 

La langue maltaise porte les traces de l'histoire moderne mouvementée de l'archipel, entre les dominations arabe, italienne et anglaise !!! 
Contrairement au Tunisien qui sera toujours considéré comme un dialecte, le maltais devient depuis 1932 la langue nationale et apres l’indépendance en 1964 la langue officielle de la République de Malte. Elle est reconnue par l'UE comme langue européenne, reconnue aussi par l'ONU !! Même MS office, Google, Yahoo ... la reconnaissent et ont dans cette langue des versions spécifiques de leurs applications !! et pourtant... elle n'est parlée que par ces 400 800 habitant ce petit pays de de 316 km², l'un des plus petits du monde (par comparaison à la Tunisie 163 610 km²) !!! 

Malte est aussi considérée par la communauté internationale comme le seul État arabophone à être une démocratie, avant l'arrivée tardive du deuxième pays qui est la Tunisie. Malte est aussi le seul Etat arabophone à ne pas faire partie de la Ligue Arabe et qui n'est pas un pays musulman. Les maltais eux-mêmes considèrent que le maltais et le tunisien sont la même langue sauf qu’ils ont modernisé le Maltais par l'ajout des termes et des mots techniques et scientifiques emprunté à d'autre langue et nous non bien sûr !!! 

En raison de son origine punique et arabe, le maltais est classé comme langue sémitique. Il appartient au groupe dit Arabe occidental (l'arabe maghrébin ou maghribi) il comprend les langues maghrébines de Tunisie, de Libye, d’Algérie et du Maroc (encore considérées comme des dialectes primitifs) et d'autres langue historiques, l'arabe andalou et le siculo-arabe qui se divise en deux : l'arabe sicilien (le siqili) complètement disparu et l'arabe maltais (El Malti). Le maltais actuel, est l'héritier de l'arabe maltais et fait partie aussi du siculo-arabe ! il est à ce jour considéré comme un des dialectes ifriqiyens arabes. Le Maltais actuel est la seule langue sémitique arabe qui soit transcrite à l'aide d'un alphabet basé sur l'alphabet latin, enrichi cependant de diacritiques comme le point suscrit ou la barre inscrite.


Ce n’était finalement qu’un petit clin d’œil et un salut à cet archipel Maghrébin, Carthaginois à l'origine, qui a intégré l' UE, qui est uni, qui a une population éduquée, libérée des daech (hard, soft ou même hyper soft) !  un petit hommage à ce pays qui n'avait pas besoin ni de révolution, ni d'affirmer une suzeraineté identitaire, ni même à adopter d'autres grands principes pour évoluer, sur tous les plans ... et à des pas de géant !!! Joyeuse Malte, joyeux Carthaginois, bonne fête !!!

samedi 29 août 2015

Aurelius Augustinus : Reposes en paix le Carthaginois !!!

Hier 28 Août ... nos amis chrétiens ont fêté Saint Augustin (Aurelius Augustinus) qui est l’un des plus grands génies qui aient paru sur la terre à mon humble avis ! Cet anniversaire, celui de la mort d'Augustin un 28 août 430, a passé sous silence !!! la majorité de nos concitoyens et même de chrétiens ne connaissent pas qu'Augustin fut un Africain, donc, d'origine Berbèro-punique !!! qu'il est né au municipe de Thagaste (actuelle Souk Ahras) dans la Province d'Afrique (L'ex Africa Nova et deuxième territoire de Carthage romanisée et annexée à l'Afrique Proconsulaire) !!! Il est né un 13 novembre 354 durant Le Dominat (285 à 476) et sous Constance II (Caesar Flavis Ivlis Constantius Augustus). Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, c'est l'un des quatre Pères de l'Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.
Pour l’Église, il est l’un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes d'autant plus qu'il était écrivain et philosophe !!!
La formation qu'il a reçu à Carthage est celle des lettrés autochtones romanisés devenus maîtres de la langue et de la culture latines. il se convertit d'abord à la philosophie avant de devenir manichéen. Il n'abandonne le manichéisme et se convertit au christianisme qu'assez tard en 386 après sa rencontre avec Ambroise de Milan. Après sa conversion, il devient évêque d'Hippone et mène une série de controverses orales et surtout écrites d'abord contre les manichéens, puis contre les donatistes, qui étaient maître chez eux en Afrique. Ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l’intelligence humaine éclairée et parmi son oeuvre, il y'a trois de ses livres qui sont particulièrement connus : Les Confessions, La Cité de Dieu et De la Trinité.
Sur le plan théologique et philosophique, il est le principal penseur, avec Ambroise de Milan, qui permet au christianisme d'intégrer une partie de l'héritage grec et romain. Il incorpore au christianisme une partie de la tradition de force de la République romaine. Il est le penseur le plus influent du monde occidental et l'Homme clé de l'émergence du moi en Occident, et dans l'évolution de la notion de justice. Sa critique de son passé manichéen, et ses obédiences de néo-platonisme l'ont amené à une conception d'un Dieu fort qui, assurera le triomphe du Bien sur le Mal.
Le Dieu d'Augustin est à la fois au-dessus des êtres humains et au plus profond d'eux-mêmes, d'où un accent mis sur ce qu'il nomme la trinité intérieure : la mémoire, l'intelligence et la volonté. Si la mémoire est importante, l'idée de commencement, de renouveau est également très présente. La volonté permet de se diriger vers le Bien, mais n'est pas suffisante pour Augustin ! Il met l'accent sur la raison entendue comme un moyen de s'approcher de la vérité des choses – la vérité absolue n'étant pas de ce monde – dans sa perspective qui intègre une dimension spirituelle certaine. En règle générale, la pensée augustinienne est animée d'un double mouvement, de l'extérieur (le monde) vers l'intérieur, domaine d'un Dieu lumière intérieure ; de l'inférieur (les plaisirs faciles) au supérieur (la vraie réalisation de soi). 
Si les écrits d’Augustin sont admirables pour les chrétiens d'un point de vue religieux !!! ils sont admirables d'un point de vu humaniste par leur science, par le souffle de compassion au malheur des autres qui les anime ; par le cœur tendre qu'est le sien et par sa sensibilité aux désastres de sa patrie.
Reposes en paix le Carthaginois !!!

samedi 15 août 2015

N'est pas Moderniste qui veut : une réaction à l'actu !!!

Finalement, le Chekh Ferid El Béji reste un salafiste comme tous les autres ! on ne peut exiger d'un traditionaliste plus qu'il ne peut donner !! il faut le comprendre car il a étudié avec les mêmes livres et avec le même référentiel des interprétations... celui des 8 et 9ème siecles... il ne pourra jamais se détacher, Bourguiba a eu la même expérience avec les cheikhs de la Zeitouna; et même avec ceux qu'il considérait comme les plus évolués et les plus ouverts. Ferid El Béji ne sera jamais un moderniste à l'mage des grands intellectuels et philosophes musulmans du 20ème siecle !!! Les idées éclairées de Fazlur Rahman (1919-1988) enseignées pendant longtemps à l’Université de Chicago et l'approche historiciste et moderniste du Coran, sont étranger et étrange pour lui !!! Et d'une façon générale, ils resterons marginalisés et rejetés par les marchants de la religion.
Ferid El Beji, et les Cheikhs ne seront jamais dans cette démarche qui cherche à trouver la bonne méthode d’interprétation du texte sacré, car ils l'ont déjà trouvé cette "bonne" et "unique" méthode. Elle fait partie aujourd'hui d'un corpus intouchable sacralisé d'ailleurs comme tout autre matériel d'interpretation. 
Trouver la bonne méthode d’interprétation du texte sacré est bel et bien le souci qui se trouve à la base de l'herméneutique ! Aller à la période de la révélation pour faire de l’exégèse (exégesis du grec ancien : « explication»), étudier d'une façon approfondie et critique le texte, trouver l’intention divine qui se cache derrière la lettre, puis revenir à l’époque contemporaine en se demandant comment penser de nouvelles façons d’actualiser cette essence du message coranique !!! C’est à la lumière de cette intention divine que "le comprendre" s’inscrira dans une logique de finalité.
Pour revenir à Fazlur Rahman, ce père de la pensée moderniste, il a reposé sa pensée sur une théorie historique de la révélation. sa méthode est celle des modernistes réformateurs, s’appuyant sur la dualité entre la lettre de la révélation, tributaire du contexte historique, et l’intention divine pleinement contenue dans la «Mère du Livre» (Umm al-kitâb) également appelée par le coran lui même « Table gardée » ou « feuillets purifiés » !!!
De nos jours, en Tunisie, certains se qualifient de moderniste, de Progressiste, de Bourguibiste..., alors qu'ils ne connaissent même pas les fondements du modernismes et la force de la conviction intellectuelle de foi qui les animent !! le fondement de leur pensée et leurs penseurs !!! et ceci explique cela ... car l'engagement n'est pas facile à vivre tous les jours s'il n'est pas une profession de foi ... celle de vaincre l'obscure et d’éclairer la raison d'une nation !!!

dimanche 2 août 2015

Commémoration du 2 Août , la Bataille de Cannae et la fête nationale Carthaginoise

A l'occasion du 2231è commémoration de la bataille de Cannae, une bataille majeure de la Deuxième guerre punique qui eut lieu le 2 août 216 av. J.-C.. près de la ville de Cannes située dans la région des Pouilles, Apulie (Italie méridionale). L'armée Carthaginoise  dirigée par le Général Hannibal Barca a défait une armée de la République romaine deux fois plus nombreuse sous le commandement des consuls Caius Terentius Varro et Lucius Aemilius Paullus. 

Cette bataille est considérée comme un chef-d'œuvre tactique et l'une des manœuvres tactiques les plus réussies de l'histoire militaire. Elle est étudiée dans les écoles militaires 23 siècles plus tard. En nombre de victimes, la bataille est la plus sanglante côté romain après celle d'Arausio et elle vient juste après leur défaites successives du Tessin, de la Trébie et surtout du lac Trasimène, 

En ce jour mémorable du 2 Août, les carthaginois célèbrent aussi leur 2829è Fête Nationale Carthaginoise marquant l’anniversaire de la naissance de Carthage et concordant ainsi avec la commémoration de la Bataille victorieuses de l’illustre Général et le grand stratège Hannibal.
Cette fête marque le début de la quinzaine des fêtes des Carthaginois, des Numides et des Romains, célébrées à Carthage et dans toutes les villes et les sites archéologiques de Tunisie pendant la première quinzaine du mois d'Août. Les Carthaginois à cette occasion fête fièrement l'épopée carthaginoise aussi bien civilisationnelle, marine, militaire que scientifique et sociale. !!! Cette fête aussi est l’occasion de commémorer leurs origines antiques multiples et diverses, la réconciliation symbolique et la synthèse culturelle et sociale d’un brassage entre Numides, Carthaginois et Romains… Un peuple méditerranéen unique et une histoire tant refoulée ...
Ces Afers (Africains) citoyens romains qui ont tant apporté, avec leur personnalité Carthaginoise affirmé et leur rêve Numide et leur sens de la liberté ! 
Cette date historique du 2 Août devra rester gravée dans notre mémoire collective et la double célébration est une parfaite illustration de cet esprit, et que les générations futures se souviennent qu’autour de ce bassin méditerranéen, de vaillants soldats de tout bord sont tombés ! des peuples se sont affrontés ! De Grandes nations sont nées, se sont éteintes, sont passées dans un oubli programmé par d’autre nations victorieuses… dans l’optique d’une intégration de leurs cultures, de leurs sciences, de leurs codes sociaux, de leurs modes d’organisation, de leurs terres et de leurs population.   


Pour ma part, la victoire des troupes Carthaginoises sur celles Romaines à Cannae, figure au registre de toutes les cérémonies commémoratives des batailles des guerres puniques, non pas dans un esprit de haine et de vengeance mais dans un esprit de mémoire, de recueillement dans l’objectif de réunir les peuples méditerranéens sans considération d'antagonisme du vainqueur et du vaincu pour rendre hommage aux morts de ces antiques guerres mondiales, promouvoir l'entente, la paix et la paternité entre les peuples. Et de réfléchir aussi aux conséquences de ce conflit, sur l'évolution de l’histoire des empires antiques et du brassage des peuples et de la culture.

En authentique néo-carthaginois œuvrant pour la reconnaissance de notre histoire et nos origines,   c'est également le moment de se souvenir du Général Martyr Hannibal, des illustres ancêtres et les alliées qui ont servi dans l'armée carthaginoise lors des trois guerres puniques mais aussi ceux, en parfaits Afers citoyens Romains, qui ont contribué à la culture antique au sein du Pax Romana et au maintien de l’empire dans les phases les plus difficile à l’instar de Septime Sévère et sa lignée africaine. 

Et pour revenir à la Bataille de Cannae, Aujourd’hui les Carthaginois Tunisiens et les Romains Italiens ressortissants de ces deux pays, rendent hommage à nos morts, à nos anciens et réaffirment notre volonté commune de respecter l'amitié et la profondeur historique de la relation entre les deux peuples qui ont plusieurs choses en commun et qui, géographiquement, ne sont séparés que par un détroit large de 200 km, constituant l’une des voies de passage les plus fréquentées du monde et qui sépare le bassin occidental du bassin oriental de la Méditerranée. Le détroit entre, la péninsule Tunisienne du Cap Bon d'un coté et la Sicile de l'autre. Cette grande île actuellement Italienne, mais historiquement, ayant fait partie tour à tour de l’un et de l’autre des deux pays !!!!
La Bataille de Cannae

vendredi 24 juillet 2015

Joyeuse fête de la république à Toutes les Tunisiennes et à tous les Tunisiens !


Joyeuse fête de la république à toutes les Tunisiennes et à tous les Tunisiens !


En cette occasion n'est-il pas le moment opportun pour se mémoriser ses moments importants dans la vie de notre chère Tunisie et se pencher sur le sens profond de ce mot devenu commun et répandu dans le langage politique : La République !!! Ces dernières années et grâce à cette euphorie de plateaux télé de l’après révolution, certains sont dans la confusion !!! Ils confondent la république avec la démocratie ! Alors que cette dernière n'est qu'un mode de gouvernement, une méthode fondée sur le pouvoir du peuple, à travers le suffrage universel direct ou indirect. La République est tout autre chose !!! Le mot lui-même dans son origine étymologique paraît assez neutre: «res publica», la chose publique.

Le mot République a été adopté par référence aux républiques antiques, carthaginoise et romaine, et à des références de modèles plus récents: la République Française et celle des Etats Unies d'Amérique, pour désigner un régime sans souverain héréditaire. La Monarchie était presque la seule forme qu'a connue la Tunisie depuis plus de 14 siècles !

Que ce soit sous les Byzantins ou après l'invasion et la domination arabe ! Que ce soit à l'époque médiévale, sous les Aghlabides, les Fatimides, les berbéro-mauresques Zirides, Hammadides, Khourassanides, Almohades, Hafsides et même après la domination ottomane, sous les dynasties Mouradites et Hussaynites ... ,le régime héréditaire était la norme !!!! Le 25 Juillet 1957, un an après l'indépendance d'un protectorat français qui a apporté le dernier coup de grâce pour que tombe le rideau sur la monarchie en Terre Carthaginoise d'Africa ! Sous l'impulsion de Bourguiba et du Conseil Constitutionnel que la République carthaginoise moderne renaisse de ses cendres !
Ce 25 juillet 1957, le peuple tunisien a retrouvé sa souveraineté. A l’unanimité, les députés convoqués à la séance extraordinaire se sont prononcés pour l’abolition du régime monarchique et l’instauration du régime républicain !!! A 17h55, c'est Jellouli Farès, président de l’Assemblée, qui annonce solennellement: «La monarchie est abolie par la volonté du peuple. Par cette même volonté la République tunisienne est née».

Les députés, debout, applaudissent. Dehors le canon tonne et la foule, massée aux alentours du Palais du Bardo, émue devant ce mot magique " République ".

Ahmed Ben Salah, vice-président de l’Assemblée, a déclaré ce jour-là que «l’Etat doit se libérer du joug hérité du passé, cela ne peut que consolider l’indépendance du pays et la souveraineté du peuple tunisien. Il n’y a aucun doute, nous serons aujourd’hui délivrés des séquelles de l’ancien régime. Il ne peut y avoir de souverain dans ce pays, et la volonté du peuple est sacrée. Notre génération a été élevée dans la doctrine du Néo-Destour, aspirant à la liberté, à la paix et à la prospérité. Nous devons jouir pleinement de notre souveraineté totale et sans partage. Lors de la lutte, nous avons déjà vécu un régime républicain, car à l’époque, il y avait deux Tunisie, l’une fictive, l’autre réelle. La République a déjà vécu en Tunisie sous l’illégalité; nous devons aujourd’hui la légaliser».


Ainsi le sens profond de la République était en premier lié à l'indépendance, à la souveraineté du peuple et à la liberté ! La République est née concomitamment avec ce poste à la fois si proche du peuple car il en fait partie et si prestigieux à la hauteur d'un souverain qu'il a détrônée celui de Président de la République.


Cette première république moderne est liée à l'œuvre de Habib Bourguiba s'appuyant sur la Raison pour édifier cet Etat moderne en Tunisie.

Aussi, la promulgation de la Constitution en 1959 a‐t‐elle représenté la base de l'édification de cette République et de cet Etat rationnel, entité distincte de l'Oumma, la nation musulmane.

La République repose sur une Constitution et non sur des attributs sectaires, plaçant la Raison au cœur de toute action développementaliste et considérant que l'homme demeure la mesure de toute chose, à l'instar de l'aphorisme platonicien. Une république permettant l'élévation du « niveau de l'homme » par l'action éducative, Bourguiba avait la conviction qu'une élite compétente, militante et progressiste devait assumer le pouvoir et s'assurer du contrôle de l'Etat.


Une République au service de l'émancipation individuelle et de la désacralisation de certaines pratiques sociales et culturelles, comme le port du voile par exemple, voire même en fustigeant les archaïsmes, comme celui du pouvoir de guérison attribués aux marabouts, que le processus de rationalisation de la société tunisienne fut entrepris.

Les motivations du nouvel Etat tunisien reposaient ainsi sur la formation de la morale favorisant la Raison, excluant de fait toute forme d'approche passionnelle, ce qui pouvait aller à l'encontre de l'ancrage de certaines traditions populaires fortes. Ce choix d'une éducation intellectuelle et morale s'appuyant sur la Raison et se libérant de l'esprit séculaire des mœurs, a été déterminant et a provoqué d'une certaine manière une « révolution psychologique » des 30 premières années de la jeune République.


En outre, l'œuvre de l'action éducative, couplée à des changements de législation sociale, comme la promulgation du Code du Statut Personnel, ont permis une transformation des mentalités, nécessaire à l'émancipation individuelle. La république est aussi liée à l'action primordiale de régulation des institutions religieuses et à la prise d'initiatives conforme au principe rationaliste. La République moderne confère à l'Etat d'organiser l'Islam institutionnel en dehors de la sphère publique.

Une république dont l'un des aboutissements de son recours systématique à la Raison est de libérer l’Etat de l’Islam et l’Islam de l’Etat !!! En étant garant de la republication de l'espace commun, de l'administration et du service public !!

Une république garante d'une modernité et de l'application d'une conception tunisifiée de la laïcité en Tunisie !!! L’article premier de la Constitution de 1959, illustre bien toute cette nuance car l’appartenance de la Tunisie à la religion musulmane ne concerne pas l’Etat qui reste fidèle aux principes républicains et ne doit pas se réclamer d’aucune religion que ce soit !!!

Une République Tunisienne au sein de laquelle la religion et la croyance sont d’ordre privée et individuelle et la République est là avec ses moyens et ses corps pour les restreindre à cette sphère. ...

Aujourd'hui ... Seul le temps nous prouvera si la nouvelle constitution dite de la deuxième république moderne Tunisienne ... aura renforcé ou non les principes républicains sécularisés et déjà établis, et si elle aura apporté cette couche supplémentaire tant espéré pour une mise à niveau de la constitution de 59 au diapason des avancées du 21ème siecle !   

mercredi 17 juin 2015

Enième superposition




Encore une fois, une preuve que les origines de la culture humaine sont communes: l'origine du carême et du ramadan est peut être la même... et certainement porteuse des mêmes significations !!!

Dans l'Égypte du 14ème siècle avant J.C, un pharaon se nommait Aménophis IV également connu sous le nom d'Akhenaton a parachevé une œuvre culturelle et religieuse initiée par ses parents Thoutmosis IV puis Aménophis III, celle de l’imposition de la première religion monothéiste connue de l’Histoire, le culte du disque solaire Aton, (le père et la mère de toute création)... !!! A cet époque, annuellement et durant la période du mois qui précédait la récolte, une rationalisation et un partage des greniers étaient institués. Durant ce mois qui avait lieu pendant la saison de Shemou ou Chemou - šmw, l'été - désignant, d'ailleurs comme le mot Ramadan, les chaleurs ( la troisième et dernière saison du calendrier nilotique basé sur la crue du Nil). En effet, le nom arabe Ramadan est le nom du neuvième mois du calendrier lunaire de l’hégire. Toutefois, le nom de ce mois existait bien avant l'arrivée de l'islam. Le mot ramadan lui-même est dérivé de la racine -rmd-, il désigne ainsi le mois caractérisé par une chaleur intense, un sol brûlant et le manque de rations (et même aujourd'hui en arabe dialectale tunisien ce mot désigne les cendres du charbon).


Dans la Tradition Judaïque, le carême est une période de jeûne de quarante jours, qui commémorent les quarante jours et quarante nuits du jeûne de Moïse avant la remise des Tables de la Loi. Chez les chrétiens, le carême est également une période de jeûne de quarante jours, par référence au jeune effectué par Jésus-Christ dans le désert. On appelle aussi le carême la Sainte Quarantaine.


De cette "superposition", le carême tire son nom de l'altération populaire de l'expression latine quadragesima dies, le "quarantième jour" et de quaresĭma (Vème siècle). A l'origine le carême était aussi, comme chez les musulmans de 28 à 30 jours. La pratique du carême remonte au 4ème siècle chez les nazôréens ou nazaréens (en grec "nazôraios" et en arabe "nassara" : nom attribué par les musulmans au judéo-chrétiens qu'ils ont connu en Arabie et au moyen orient lors du 6ème et 7ème siecle). Il s'agit d'une secte décrite en premier lieu au 4ème siècle après J.C par l'hérésiologue chrétien Épiphane de Salamine, et qu'il considérait comme des hérétiques portant le titre donné par la communauté juive à Jésus et aux premiers chrétiens).





Mais revenons à l'Egypte "pharaonique" !!! Ce mois de jeûne et de partage de la saison de Shemou ou Chemou allait du 15 avril au 14 mai. Il s'appelait Payni et précédait au 15 mai le mois Epiphi ou Epiph (ip ipi, fête de Ipipi), qui est l'origine de l'Epiphanie. Au septième jour de Epiphi, ils sacrifiaient le meilleur des récoltes pour honorer le sacrifice de la terre.

Cette fête d’Epiphanie a été séparée du mois de jeûne (quarante jours) dans le calendrier chrétien, dès lors que la naissance du Christ a été déplacée de Pâques à Noël. Dans le calendrier juif cette fête est désignée sous le nom de fête des cabanes (Souccot). Chez nous, la fête est celle de l'aïd al fitar (l'aïd esseghir) qui clôt le Ramadan (l'équivalent du quaresima) et dont il est la continuation.

samedi 4 avril 2015

Nomina si nescis, perit et cognito rerum ! Avril .. l'histoire


Détail de la mosaïque agricole d’El Djem, Tunisie, 3ème siècle.
La légende romaine veut que c'est Romulus qui nomma le second mois; Avril, ou Aphril, avec aspiration, qui vient du mot écume (aphros en grec), de laquelle on croit que Vénus est née.

En voici le motif qu'on prête à Romulus.Ayant nommé Mars le premier mois de l'année, du nom de son père, il voulut que le second mois prît son nom de Vénus, mère d'Énée, le fondateur mythique de Rome (après son passage à Carthage auprès de la reine Didon).   

Cincius, dans son Traité des Fastes, a réfuté que les anciens romains ont dénommé le mois d'avril du nom de Vénus, puisqu'ils n'ont établi, durant ce mois, aucun jour de fête, ni aucun sacrifice solennel en l'honneur de cette déesse ; et que, même dans les chants des Saliens, Vénus n'est point célébrée comme le sont tous les autres dieux !!! D'ailleurs, Varron est d'accord sur ce point avec Cincius. 

Ils pensent, tous les deux, que les Romains donnaient au mois qui succède à Mars, le nom d'aperilis, du mot latin ăpĕrĭo, qui veut dire ouvrir, soit parce que, dans ce mois, les bourgeons commencent à s'ouvrir , soit parce que la terre semble s'ouvrir en se couvrant d'une végétation nouvelle. En effet, jusqu'à l'équinoxe du printemps, le ciel est triste et voilé de nuages, la mer fermée aux navigateurs, la terre elle-même couverte par les eaux ou les neiges, tandis que le printemps, survenant dans le mois d'avril, ouvre toutes les voies, et que les arbres commencent alors à se développer, ainsi que tous les germes que la terre renferme; 

Certains font remonter Avril à l’étrusque Apru, qu’il dérivent du grec ancien Aphro, abréviation d’Ἀφροδίτη, Aphrodite, déesse de la beauté et de l’amour.

Verrius Flaccus convient qu'il fut établi, plus tard, que les dames romaines célébreraient, le jour des calendes de ce mois, une fête en l'honneur de Vénus. Le jour des Kalendes, (le premier du mois),  les dames romaines mariées se paraient les cheveux de myrte, après les avoir lavés et sacrifiaient  à Vénus  sous un arbre. Les femmes en âge de se marier rendaient un culte à la Fortune Virile, en lui demandant de cacher leurs défauts physiques aux yeux de leurs éventuels  prétendants.



  

Le poète Ausone représente le mois d'avril sous les traits d'un jeune homme couronné de myrte et qui semble danser au son des instruments.  "Près de lui est une cassolette d'où l'encens s'exhale en fumée et le flambeau qui brûle dans sa main répand des odeurs aromatiques."  


Dans la mesure où l’analyse sémantique et historique de Macrobe, en particulier sur l’introduction postérieure à celle du calendrier, du culte de Vénus et d’Aphrodite, est relativement exacte, la dérivation à partir de ăpĕrĭo (« ouvrir ») est, sémantiquement parlant, la plus valide. Notons la proximité avec apricus (« exposé au grand air, découvert, exposé au soleil »).

Le mois d'Avril était aussi consacré à la déesse Cybèle, la mère des dieux, comme l'appelaient les Grecs. 

une statue de Cybèle, domine la fontaine de la Plaza de Cibeles - Madrid

C'était à Pessinonte, en Phrygie, que se trouvait le principal temple consacré à Cybèle ; on l'y adorait sous la forme d'une pierre noire, qui était, disait-on, tombée du ciel. 

Devant les périls de la Deuxième Guerre punique, les Romains recherchèrent la protection de nouveaux dieux. La légende rapporte même un événement qui parut extraordinaire, une pluie de pierres, terrifiant les esprits. Les Romains consultent les livres sibyllins et ils trouvèrent une explication, une prédiction portant que leur ennemi juré (Carthage) serait vaincu si l'on apportait à Rome la mère des dieux de Pessinonte. 


En 203 av. J.-C, la statut en pierre noire qui représentait Cybèle fut apportée en grande pompe à Rome.  

Douze ans après, le 4 avril 191, lorsque Marcus Iunius Brutus dédia le temple qu’il avait voué à Cybèle et dont il avait ordonné la construction en 203, et depuis tout les 4 avril de chaque année qui suivait, des jeux dis Mégalésiens (Ludi Megalenses ou Megalesia ludi), furent institués en l'honneur de la déesse pour perpétuer le souvenir de son entrée dans la capitale de l'Italie. 

La fête durait six jours; les deux premiers étaient consacrés aux cérémonies religieuses, et les autres aux jeux, qui consistaient exclusivement en représentations dramatiques exécutées sur le mont Palatin devant le temple même de Cybèle. 
La période des fêtes de Cybèle, tout comme le mois de célébration, étaient remplies de réjouissances et de festins. 

chaque 4 avril, les Romains portaient la statue de Cybèle en procession (un lectisterne) dans la ville et à l’occasion de ces fêtes s’organisaient les mutitationes cenarum. Il s'agit d'une habitude religieuse que les patriciens romains avaient de s’inviter l’un l’autre à des banquets en l’honneur de la déesse, et pendant ces jours de fête, l’extravagance et la belle vie étaient probablement portées à un très haut niveau. C’est pourquoi en 161 av. J.-C. le Sénat romain prit un décret interdisant à tous de dépasser un certain plafond de dépenses.

Les Mégalésies étaient présidées par les édiles curules; les magistrats y paraissaient vêtus de la prétexte et de la toge de pourpre.


Phidias représente la déesse assise sur un trône entre deux lions, ayant sur la tête une couronne murale de laquelle descend un voile. (ci contre : la déesse Cybèle sur son trône. Art romain. Musée national de Naples)


Quelquefois aussi Cybèle est représentée tenant une clef et paraissant écarter son voile, allégorie qui rappelle l'étymologie d'avril.



Dans la Grèce antique, le mois d'avril correspond pratiquement au neuvième mois (ou dixième quand l´année en comptait 13) du calendrier attique antique en vigueur dans la région d’Athènes, l’élaphébolion qui comptait 30 jours entre le 22 février et le 21 avril de notre calendrier actuel. Il tire son nom du mot grec (Ἑλαφηϐολιών) de la fête des Élaphébolies en l´honneur d’Artémis. Pendant son cours se déroulaient les Dionysies dites grandes ou urbaines (les 9-13)


Enfin, durant le mois de Mars on avait célébré les conquêtes et le courage , en avril, au contraire, comme pour adoucir cette volonté guerrière, nous serons fortement marqué par les cultes rendus à la nature, sauvage ou conquise par l’agriculture, et aux divinités-femmes, aux cultes agraires très anciens destinés à assurer la fécondité, l’abondance et  la survie.  Mois consacré  à la déesse-mère, à travers ses nombreux substituts locaux ou assimilés, Cybèle,  Vénus Aphrodite, Acca Laurentia, Tellus Terra....


En outre, à Vénus, nulle saison ne convenait mieux que le printemps :
Au printemps, les terres sont éclatantes, au printemps le champ est paisible ;
C'est alors que les jeunes pousses font craquer la terre et soulèvent leur tête,
C'est alors que les bourgeons poussent sur l'écorce gonflée de la branche ;
Vénus la belle est bien digne de la belle saison,
et, selon la coutume, elle suit directement son Mars aimé.
Au printemps, elle engage les nefs creuses à voguer sur les mers

                                                          [extrait des fastes d'Ovide]




mercredi 1 avril 2015

Le 1er avril vu autrement !!!



Chaque année, le 1er avril, les Grecs se rassemblaient autour du temple de Thésée pour exécuter des danses nationales. 

Thésée, dont les exploits sont restés légendaires, tua, comme l'on sait, le Minotaure, ce monstre à tête de taureau qui dévorait chaque année six jeunes garçons et six jeunes filles d'Athènes : c'était le tribut imposé par le roi de Crète, Minos, à la suite de l'assassinat de son fils Androgée par les Athéniens. 

Ariane, fille de Minos, sur les conseils de Dédale, donna à Thésée un fil qui devait le conduire dans la demeure, presque introuvable (le labyrinthe), habitée par le monstre. 

Thésée fut ingrat envers Ariane, qu'il abandonna dans l'île de Naxos.


Depuis chaque 1er avril, on célébrait la victoire de Thésée par des jeux et des chants. Parmi ces chants, quelques chœurs sont remarquables. 








L'un est considéré comme une reproduction de la danse que Dédale inventa pour Ariane. Le coryphée tient et guide ses compagnons, tantôt au moyen d'un fil, tantôt avec un mouchoir. Ce fil serait celui du labyrinthe ; ce mouchoir, serait destiné à essuyer les larmes d'Ariane. La personne qui tient le mouchoir dit ces paroles :« Navire qui es parti et qui m'enlèves mon bien-aimé, mes yeux, ma lumière, reviens pour me le rendre ou pour m'emmener aussi. » Quand Ariane a chanté, le chœur lui répond sur le même air : « Maître du navire, monseigneur, et vous, rocher, âme de ma vie, revenez pour me la rendre, ou pour m'emmener aussi. »

« C'est aux alternatives de réveil et de sommeil de la végétation, dit Maury, que se rapportent les deux genres de fêtes, les unes gaies, les autres tristes, que l'on célébrait en l'honneur de l'héroïne crétoise (Ariane) et qui firent croire aux mythologues des temps passés à l'existence de deux Arianes. »

dimanche 15 mars 2015

Polisse ... des pensées en l'air




Aujourd'hui j'ai regardé le film Polisse (un film de 2011) !!! il racontait le quotidien des policiers français de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ! durant plus de 2H on vivait leurs motivations et leurs engagements, on suivait les gardes à vue de pédophiles, les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adultes et les adolescents !!! mais aussi leurs déjeuners, leurs soirées, les liens entre les chefs et les policés, la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables. Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ???? à cet effet, la fin du film est dramatique pour l'une des policières qui venait d'être promu !!!


En regardant le film, j'avais une pensée pour notre police nationale ! à la différence de traitement dans la prise en charge des victimes ! aux différences de formation, de niveau intellectuel, de l'engagement, du respect des procédures,, de l'état d'esprit, des conditions de travail, de la mentalité et du microcosme du milieux !!! je me suis rappelé d'un commentaire que j'ai posté il y'a 3 mois suite à un fait divers !!! et la réaction d'un "doublement" haut responsable d'avant et d'après la révolo !!!




Finalement, j'ai fait une rétrospection, je me suis dit que j'ai pris tous les bus possibles pour arriver à destination... depuis une trentaine d'année, j'ai mis du mien j'avais toujours eu un avis, un jugement, une position ! la jeunesse dans les yeux, j'ai participé, je me suis engagé, dans la vie associative, les organisations internationales à politique, dans le service public, dans le développement, la transformation, la gestion du changement, la gestion des projets, la formation et la diffusion du savoir et de l'éthique !!!


Je me suis engagé dans la politique, j'ai toujours été une force de proposition, je me suis battu, j'ai toujours eu des positions conciliantes mais respectueuses de mes principes... et ce, au prix de beaucoup de sacrifice, de raté, de déception ! j'ai accepté d'être le dynamo, la locomotive et l'éclaireur ! je me suis donné avec beaucoup d'effort et d’énergie, ,j'ai négocié, j'ai toléré, je me suis associé, je me suis arrangé à me conformer amèrement avec la touche qui dérange mais qui me donnait une certaine satisfaction même minime !! avec l'âge, je me suis résigné que le changement est difficile ! les inerties sont lourdes et nous sommes peut être la victime ... d'une fatalité, d'une malédiction !!! ... mon rêve de voir une Tunisie différente ...certainement je n'arriverai pas à le voir se réaliser de mon vivant ... le gap est énorme !!!!

dimanche 8 mars 2015

JMF 2015 ; "Autonomisation des femmes – Autonomisation de l’humanité : Imaginez !"





En ce 8 Mars, Journée internationale de la femme, nous fêtons la femme et la féminité !!!
    





Nous fêtons les Carthaginoises et nous fêtons notre déesse à la fois carthaginoise et phénicienne, la "rabaet" Tanit, la divinité qui symbolise la féminité, la fertilité et la terre. Elle est la reine des étoiles, la mère de toutes choses, la divinité supérieure avec son grand pouvoir féminin à même d’illuminer toute l'humanité. 


Nous fêtons aussi sa remplaçante et sa succédané de l'Africa Romana, la Dea Junon Cælestis (la céleste) et la grande déesse Astarté !!!







Nous fêtons Elissa Didon la fondatrice, les princesses Salommbô et Sophonisbe mais aussi le médecin Asyllia Polia, fille de Lucius, les martyres saintes Perpétue et Félicité, sainte Monique, la mère de saint Augustin, et sainte Olive, dont la chapelle se trouvait à l'emplacement actuel de la mosquée Zitouna, Al-Kahina,la «reine des Aurès», les Kairouanaises du moyen âge Fatima el-Fehria fondatrice de l'université d'el Karaouiyne, Khadija fille de l'imam Sehnoun, la princesse et l'habile poétesse Mahria l’aghlabite ainsi que les autres tunisiennes femmes des sciences, les tabibet, les femmes médecins qui, comme les avait cité Ibn Khaldoun « valaient mieux que le meilleur médecin pour traiter les maladies infantiles »,mais aussi la princesse Hafside Atf et Fatma, Aziza Othmana,les saintes et les prêtresses comme Saida Manoubia, figure emblématique, vénérée depuis sept cents ans et qui marquent le quotidien de la société tunisoise.

Nous fêtons les pionnières du modernisme militant du début du 20ème, et pour ne citer que certaines de ces figures emblématiques :Radhia Haddad, Bchira Ben M'rad, Asma Belkhodja, Rafiaa Bornaz, Tawhida Ben Cheikh, Zbeida Amayra,.... et toutes celles qui usèrent et usent de leur émancipation pour bâtir un rôle constructif dans le pays, la femme engagée, emblème de la modernité ! 






Bonne fête les Carthaginoises ! bonne fête les Tunisiennes libres et modernes !!!





dimanche 1 mars 2015

Joyeuses Feriae Marti et Joyeuses Matronalia



Le 1er Mars !!! Jour du Nouvel An romain jusqu'à l’adoption du calendrier républicain.

En ce premier mars, les Romains fêtaient Feriae Marti en l'honneur du dieu Mars mais aussi Matronalia : fête des mères (matrones) et le renouvellement du Feu sacré de Rome (Vesta).

C'est par ce mois que l'année romaine commença jusqu'au temps de Jules César. Mars est le dieu de la guerre, identifié à l'Arès des Grecs, il est pour-autant mieux valorisé que son prédécesseur car il est un dieu de première importance dans la Rome antique en tant que : père de Romulus et de Remus, fondateur et protecteur de la cité. les Romains lui offraient comme sacrifice le taureau, le verrat, le bélier, et, plus rarement, le cheval. Le coq, le vautour, le loup et le pic-vert lui étaient consacrés. Les dames romaines lui sacrifiaient un coq le premier jour de ce mois qui porte son nom. Il fait partie de la triade précapitoline en compagnie de Jupiter et Quirinus avant sa déchéance au profit de la nouvelle triade capitoline classique formée par : Jupiter, dieu de la foudre, du tonnerre, du ciel et de la lumière, et défenseur de la justice, Junon, reine des dieux et du ciel, et protectrice des femmes, et Minerve, déesse de la sagesse, des arts et des techniques de la guerre, et protectrice de Rome. 





C'était sous l'influence des traditions étrusques que les deux dernières divinités de la triade précapitoline ont été remplacées par Junon et Minerve. Cette substitution a marqué la fin du modèle des fonctions tripartites indo-européennes quoiqu'on puisse toujours retrouver la fonction guerrière de Mars en sa demi-sœur (ils n'ont pas la même mère) Minerve qui allie sagesse et calcul à la fureur guerrière; et la fonction "fertile" de Quirinus dans Junon déesse du foyer conjugal. Néanmoins, le dieu de la guerre demeure un symbole toujours honoré par les légions romaines !!! Mars est aussi le dieu du printemps, responsable de la fertilité des cultures et le dieu de la jeunesse parce que c'est elle qui est employée dans les guerres.


Donc, Joyeuses Feriae Marti et Joyeuses Matronalia !!!

dimanche 15 février 2015

Makoko de Mbé vers 1880



Le Makoko de Mbé vers 1880 : Il est le roi des Téké, le chef du royaume tio. Il porte le titre de Onko ou Ma-Onko (déformé en makoko) et est le chef de Mbé ainsi que de tous les Tékés. Son nom lui donne le pouvoir sur un territoire partagé principalement au centre du Congo-Brazzaville, une partie du Gabon et une partie du Congo-Kinshasa avant l’époque coloniale.


Le roi des Tékés, Illoy Loubath Imumba Ier dit «Makoko» est celui par lequel la disgrâce advint lorsqu’il signa à Mbé (région du Pool-Nord) le 10 septembre 1880 un traité d’alliance entre le Congo et de la France. Disgrâce en effet car les termes de ladite alliance ne furent jamais totalement respectés par la France. Illoy Ier avait plusieurs femmes, dans le village où il résidait. Deux descendances survivront à l’après Makoko, une division suivra la signature du traité. La plus grande partie de cette famille «Illoy Loubath» résidera à Brazzaville, et une autre partie «Imumba» en RDC.


Le roi Makoko a été le souverain incontesté d’un royaume prospère et en paix et dont le territoire s’étendait alors sur toute l’Afrique centrale. On peut même préciser qu’avant la conférence de Berlin, (et le partage anarchique des territoires entre colonisateurs) le pouvoir du roi Makoko s’étendait sur un espace allant du Nord au Sud du Congo-Brazzaville ; il dépassait les limites du Gabon et de l’actuel Congo-Kinshasa et ce pour s’étendre jusqu’en Angola. Le roi Makoko ne s’est pas laissé abusé par De Brazza, il a signé un traité constructif destiné à être porteur de progrès pour l’ensemble du royaume du Congo.

samedi 14 février 2015

C'était en Tunisie un 12 mai 1881

En Tunisie,  le 12 mai 1881, Roustan imposa au roi de la régence de Tunisie (le Bey) un traité de protectorat, signé au palais du Bardo.

Ci-haut, une photo immortalisant l'humiliation du Bey et du gouvernement obligés à attendre Roustan à l'entrée du palais du Bardo ce 12 mai 1881, jour de la signature du traité : au centre le roi (Bey) de l'époque Mohamed Es-Sadok Bey entouré de : Mustapha Ben Ismaïl, Premier ministre ; Mohammed Khaznadar, Ministre d’Etat ; Mohammed El Aziz Bouattour, Ministre de la Plume (de l’Intérieur) ; le Général Ahmed Zarrouk, Ministre de la Marine ; le Général Mohammed Bachouche, Directeur des Affaires Etrangères ;le Général Elias Mussali, Interprète du Bey ; le Général Hamida Ben Ayed, fermier général (ministre de l'agriculture); le Général Mohammed El Arbi Zarrouk, Président de la Municipalité (de la ville de Tunis) ; Mahmoud Boukhriss, Kahia du Ministre de la Plume ; Mustapha Radhouane, Chef de Service à la commission financière, Taïeb Boussen, Chef de section aux Affaires Etrangères; Youssef Djaït, Chef de section à la Justice; Béchir Belkhodja, Chef de la Section d’Etat et d'autres dignitaires de la régence.

Le texte du traité contraignait le bey à abandonner la quasi-totalité de ses pouvoirs au résident général de France, particulièrement dans les domaines des affaires étrangères, de la défense et de la réforme de l’administration.
L’intervention de la flotte française, le 11 juillet 1881, qui bombarda et prit Sfax, d’une part, et d’autre part, par les troupes terrestres qui s’emparèrent de Kairouan (26 octobre) et de Gafsa (19 novembre) ainsi que la convention de la Marsa, du 8 juin 1883, ont confirmé sur le terrain et dans le texte, le pouvoir de la France et de son résident général.

Déjà, les Tunisiens présents au congrès de Berlin (1878), ont tout compris des ambitions de la France qui souhaitait s’assurer le contrôle de la Tunisie pour protéger la sécurité de l’Algérie et qui obtint l’accord tacite de l’Angleterre et de Bismarck, lequel espérait détourner les Français de leur obsession concernant l’Alsace-Lorraine en encourageant leur ambition coloniale... les grands perdant été les tunisiens (à droite) mais aussi les Italiens (à gauche) dont l'ambition fut contenu toujours par le puissant Bismarck avec le cautionnement des Anglais la France fut la grande gagnante.

Et si on remonte plus dans le temps des la première moitié du 19ème, tout ceci, n'est que les conséquences de la détérioration des finances beylicales .qui étaient au bord de la banqueroute !!! c'est ce qui a été à l'origine de l'imposition à la Tunisie par les Français, Anglais et Italiens de la tutelle de commission financière internationale !!! ... L'histoire est-elle un éternel recommencement ?

"Delenda Est" de Poul William Anderson

Poul William Anderson, est un écrivain américain de science-fiction et de fantasy, d'origine danoise. Durant sa carrière, il écrit plus d'une centaine de romans et anthologies et un nombre très important de nouvelles dont certaines ont vu leur thème repris par d'autres artistes. 

Dans le domaine de la science-fiction, il utilise souvent ses connaissances en physique et en chimie pour développer des thèmes scientifiques. Il s'inspire également souvent d'éléments de la mythologie scandinave.
Dans « L'Autre Univers » une nouvelle de science-fiction dont le titre anglais est « Delenda Est », de la célèbre exclamation de Caton l'Ancien : Delenda est Carthago (« Il faut détruire Carthage »), Anderson décrit une évolution différente de l’histoire ! Une trame temporelle alternative conséquente à une victoire de Carthage sur Rome. Cette nouvelle fait partie du cycle La Patrouille du temps, l'une des œuvres majeures les plus connues d'Anderson.


C'est ce qu’on appelle une Uchronie : que ce serait-il passé si Scipion l'Africain avait été tué lors de la bataille du Tessin, au cours de la deuxième guerre punique ?
Cette nouvelle, commence par une scène qui se passe au Pléistocène (la plus ancienne époque géologique du Quaternaire qui s'étend sur environ 2,6 millions d'années à 12 000 ans avant le présent). Les membres de la Patrouille du temps, Manse Everard et son collègue Piet van Sarawak, s'adonnaient aux joies des sports d'hiver. Ils ont eu envie de se divertir et choisissent de se transporter à l'époque que Manse Everard considère comme la plus décadente. Mais quand ils arrivent dans ce qu'ils croient être le New York de la moitié du XXe siècle, ils se retrouvent dans un monde totalement inconnu dans cette ville de Catavellaunan (New York) : les hommes sont en kilts, les voitures à vapeur ornées de figures de proue, etc…

Scipion vs. Hannibal
L'origine de cette altération se base sur le décès prématuré de Publius Cornelius Scipio et de Scipion l'Africain à la Bataille du Tessin en 218 avant JC et la victoire des Carthaginois sur les Romains. Par effet boule de neige, la civilisation européenne occidentale a évolué dans cette trame temporelle sur la base d’une synthèse culturelle celtique et carthaginoise (plutôt que gréco-romaine, comme dans notre monde réel). Cette civilisation a découvert l'hémisphère occidental, et a créé certaines inventions (comme la machine à vapeur) bien avant que les événements correspondants se sont passés dans l'histoire réelle (en partie car il n'y avait rien qui corresponde à la chute de l'Empire romain), mais le progrès technologique globale a été lent, puisque la plupart des développements sont arrivés à travers du bricolage (Ce monde n’avait pas découvert de méthodes scientifiques, de tests empiriques ni de théories rigoureuses).

Les grandes puissances mondiales sont désormais le Hinduraj, centrée sur l'Inde mais aussi englobant l'Asie du Sud, l'Indonésie, la Nouvelle-Guinée et en Australie, et Huy Braseal, qui contrôle une grande partie de l'Amérique du Sud. La technologie est à peu près à un niveau équivalent à celui du 19ème siècle, et le transport est tributaire de la machine à vapeur, bien que des biplans rudimentaires existent pour les fins de combat. L'islam, le christianisme et le judaïsme n’existent pas dans ce monde polythéiste. Il y’a une plus grande égalité entre les sexes dans ce monde,  mais l'esclavage a également survécu.
Nos deux Agents, ont pu vérifier leur machine et concluent à une modification frauduleuse du temps mais ils se font arrêter par des hommes en armes. Une fois en prison, les deux agents essaient toutes les langues connues pour dialoguer avec leurs geôliers. Seul le Grec ancien leur permet de communiquer avec une jeune fille dénommée Deirdre Mac Morn.

Ils apprennent que la Grande-Bretagne (Brittys), l’Irlande, la France (Gallia) et l'Espagne (Celtan) sont sous le contrôle Celtic. Les Celtes ont colonisé aussi l'Amérique du Nord, qui s’appelle désormais Ynys ar Afallon et que l'Amérique du Sud s’appelle Huy Braseal. La Lituanie (Littorn) contrôle la Scandinavie, le nord de l'Allemagne, la Russie occidentale et l'Europe de l'Est, Italie Cimberland, une Italie goth (Cimméria) est elle aussi sous cette domination Germanique, la Suisse et l'Autriche existent au sein de Helvetia, tandis que l’empire carthaginois (Carthageland) domine une grande partie de l'Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Les Arabes sont contenus dans leur presqu’ile et n’ont pas pu de ce faite coloniser ni l’Afrique du Nord ni d’ailleurs le Chams, l’Asie mineure, l’Irak et la Perse qui se sont réunis au sein d’un grand Persland  (Pershia). L’Empire Han (chinoise) contrôle la Chine et Taiwan et englobe aussi les Corées, le Japon et la Sibérie orientale. Le Punjab comprend l’ouest de l'Inde, le Pakistan et l'Afghanistan.
L'autre Univers : Le Monde de "Delenda Est"
Après avoir été enlevés par des agents Italiens, nos deux héros de la Patrouille du temps étudient l'histoire de ce nouveau monde et découvrent qu'il est le résultat d’une trame temporelle qui a dévié au moment de la deuxième guerre punique. 

Nous deux agents se trouvent face à un dilemme moral poignant : Doivent-ils retourner dans le passé avant les événements qui ont conduit à la victoire carthaginoise, et restaurer l’origine du time-line en s’interposant aux assassinats et à l’issue de la deuxième guerre punique qui ont conduit à cette nouvelle chronologie alternative ? Une décision lourde de conséquence, car ils savent que ce changement fera irrémédiablement disparaître le monde qu'ils ont découvert, détruire toutes ces civilisations et anéantir des milliards d'individus, lorsque le cours de l'histoire humaine revient à celui qu’ils considèrent normal !!! 

En fin, la fiction semble leur faciliter ce choix, ils ont découvert le truc qui allégera le poids de cette décision sur leur conscience et ils obtiennent au passage l'autorisation de sauver la jeune Deirdre Mac Morn!!! Ils réussissent à s'échapper de la prison et rassemblent quelques agents de la Patrouille du temps pour empêcher le meurtre des deux Scipion par des pirates du temps Neldoriens entrés au service des Carthaginois d'Hannibal Barca, au IIIe siècle av. J.-C.  Bien trouvé celle-là Mr Poul William Anderson 

Un grand merci à motre ami Yozan Mosig -le carthaginois- qui a publié sur son mur FB un article en anglais sur le monde de  "Delenda est" !!!